D’origine parisienne, Yaël baigne depuis l’enfance dans un milieu de collectionneurs cultivés. Après un bac en Arts appliqués, elle entre à l’école Boulle dans la section « gravure sur métaux », où elle se distingue par sa détermination et son souci de l’excellence. Employée dès sa sortie de l’école comme créatrice dans les cristalleries Lalique, elle y reste quatre ans ; puis, désireuse de mener une vie plus proche de la nature, elle quitte la capitale sans pour autant quitter l'univers du luxe, en acceptant un poste chez le porcelainier JL Coquet à Saint-Léonard-de-Noblat dans en Haute Vienne.
Guillaume, quant à lui, a grandi dans la campagne du Jura. Curieux, bricoleur, hors norme, il est un modèle qui rentre difficilement dans la conformité du système scolaire et ne s’épanouit que dans le travail d’atelier. Après un BEP modelage et moules, il passe un bac Génie des matériaux qui lui ouvre les portes du BTS Industries céramiques de Vierzon. Sa double compétence de savoir-faire pratique et de connaissance théorique des matériaux fait de lui une perle rare dans les métiers de niche de la céramique industrielle. Après une première expérience aux Poteries malicornaises près du Mans, il travaillera pendant cinq ans en tant que technicien-formateur à l’institut de la Céramique française à Sèvres. Mais son appétit pour le pour la pratique est inassouvi : il repart donc à l’aventure dans diverses sociétés industrielles, avant de rejoindre finalement l’entreprise JL Coquet.
Deux esprits créatifs, deux univers complémentaires, la rencontre de Yaël et de Guillaume est une alchimie explosive. Très vite, le carcan des arts de la table devient trop étroit pour le duo bouillonnant. Plutôt que de casser des assiettes, ils décident de créer leur propre atelier. Leur sensibilité libérée est enfin autorisée à parler la langue de la poésie.
Premier temps : l’inspiration
Au départ, il y a une étincelle. L’idée peut venir de leur environnement, d’une expérimentation, ou même d'un défaut de fabrication. Peu importe : une fois que l’étincelle est là, Yaël et Guillaume l’accueillent et la discutent. À l’instar de Dame Nature, le duo est prolifique : pour des centaines de petites idées ensemencées, quelques dizaines seront fécondes, et peut-être deux ou trois d’entre elles deviendront finalement les objets de l’année. Certaines ne font pas long feu et ne résistent pas à une journée de débats. D’autres valent le coup : elles méritent que Guillaume en teste la faisabilité technique, que Yaël en recherche les lignes esthétiques. Longuement leurs deux imaginaires travaillent de concert pour malaxer le projet, lui donner forme. S’il résiste à toutes les critiques et contraintes, un prototype sera conçu. Ce sera seulement quand celui-ci sera validé que l’atelier passera à la réalisation.
Deuxième temps : la fabrication
Chaque pièce sera passée, à un moment donné de sa genèse, entre les mains de Yaël et entre celles de Guillaume. Le duo se coordonne pour la fabrication du moule, le coulage, la cuisson. Pour la décoration en revanche, chacun a sa spécialité, selon sa sensibilité ou son savoir-faire.
Les artistes auraient pu choisir des processus de fabrication compatibles avec le label « Porcelaine de Limoges ». Cependant, fidèles à leurs exigences environnementales, ils ont préféré s’en éloigner et opter pour un four électrique plutôt qu’à gaz, et privilégier des cuissons à plus basse température. Grâce à la haute technicité de leur méthode, ils se limitent même à une seule cuisson quand la plupart des artisans sont contraints d’en faire deux. Leur prochain défi : ne plus utiliser que de l’eau de pluie dans le processus de fabrication.
Troisième temps : la commercialisation
Les œuvres de Passage Secret répondent aux exigences de qualité, d’originalité et d’esthétisme des professionnels : décorateurs et architectes sont les principaux clients de l’atelier. Une partie de la collection reste pour autant accessible au grand public, en particulier pour offrir un cadeau d’exception à l’occasion d’un évènement. On peut donc trouver du Passage Secret autant dans les grands salons professionnels tels le salon Maison et Objets de Paris ou le Salon international du Patrimoine culturel au Carrousel du Louvre, que dans la galerie d’art Le Bocal à Limoges.
Cependant, la véritable plus-value de l'atelier par rapport à de simples artisans est la prestation sur mesure : exprimez votre souhait, Yaël et Guillaume répondront à votre cahier des charges. Ils sauront composer avec votre personnalité et apporter une touche personnelle à votre intérieur.
C’est dans leur double culture que Yaël et Guillaume puisent leur première inspiration : l’urbain et le rural, le féminin et le masculin, le poétique et le technique. Loin d’opposer ces dualités, ils vont les marier pour rendre l’impossible possible. De ces associations improbables vont naître des créatures insolites. Leur imagination n’a pas de bornes, elle peut repousser les lois de la physique. La porcelaine liquéfie les murs et éclabousse, ou encore elle devient souple, elle se transforme en rideau, en papier. Toujours, elle devient légère et s’envole. Qui aurait pensé que l’élément de la porcelaine n’était pas que la terre, mais l’air ?
Mais ce n’est pas là leur seul secret : Yaël et Guillaume ont gardé leur âme d’enfant. Ils s’émerveillent de tout, et tout ce qui les émerveille devient objet : la nature omniprésente autour de l’atelier, une bouderie d’enfant, une information à la radio, parfois même un défaut qui va intriguer plutôt que décevoir…
Les œuvres de Passage Secret sont, par leur essence même, un message de tolérance et d’espoir, pour un monde moderne plus humain, plus fantaisiste et plus vivant.